mercredi 7 mars 2007
A la recherche du nouveau président
Par xerbias, mercredi 7 mars 2007 à 23:37 :: Faits politiques

En outre, on peut parfois se demander si l'intérêt général est au coeur de la préoccupation de tous. Bien sûr, les défenses de l'environnement, des professions de santé ou de l'enseignement relèvent toutes de l'intérêt général. Nicolas Hulot avait eu un rôle utile en voulant mettre en avant l'écologie dans la campagne. Mais le succès de sa démarche a inspiré bon nombre de groupes d'intérêts, aux rôles moins clairs. Par exemple, ce sont les enseignants qui souhaitent que l'on parle d'éducation, les intermittents du spectacle qui veulent que l'on parle de culture, jusqu'à arriver aux chasseurs qui auditionnent les candidats sur la chasse. Sous couvert de parler de thèmes politiques, ce sont des lobbys qui apparaissent en filigrane, voulant défendre en fin de compte des intérêts très particuliers. Cette réflexion sur le mode "comment cette élection présidentielle peut-elle me bénéficier" se traduit également dans les pensées d'un grand nombre d'électeurs. On a pu s'en rendre compte dans l'émission "J'ai une question à vous poser", où l'étudiant posait une question sur les débouchés des études, le petit commerçant sur le rôle des grandes surfaces, la personne venant des DOM sur le prix des billets d'avions entre les Antilles et la métropole, bref, où chacun se soucie du problème en priorité que du problème qui le concerne. Voilà pourquoi les questions ayant trait à la politique étrangère sont rares, même si les Français souhaitent que les candidats aient au minimum une certaine stature.
Et lorsque l'on ne se préoccuppe pas de soi-même dans ce débat, c'est pour le regarder à la manière d'un spectateur. Comme une compétition sportive, où les sondages omniprésents font office de tableau de score, et une presse à l'affut de la moindre polémique en croyant que cela rend l'élection specaculaire. Ou comme une émission de télé-réalité, où l'on est très détaché à la vision de ces candidats dont on se moque volontiers. En tous cas, si la campagne pourrait certes être bien pire, on peut tout de même regretter que le débat ne soit pas plus serein, et exclusivement orienté sur la recherche de la meilleure façon de défendre l'intérêt général.