dimanche 4 mars 2007
Le juste prix d'une consultation
Par xerbias, dimanche 4 mars 2007 à 22:47 :: General
Actuellement, les médecins généralistes sont en grandes négociations avec caisses d'assurance maladie pour que soit revalorisé le prix de leurs consultations. Ils considèrent en effet que la médecine généraliste est désormais considéré comme une spécialité, et que donc le tarif des consultations doit être le même que les autres spécialistes. Ce serait le résultat de la réforme du parcours de soin, qui visait à réduire les dépenses de l'assurance maladie. Il n'y a pas si longtemps, la consultation chez le médecin généraliste coutait 100 francs. Lors de la campagne éléctorale de 2002, les médecins généralistes créaient de l'agitation pour que la consultation passe à 20 euros, ce qu'ils ont obtenu. Aujourd'hui, les scènes de la pièce qui se joue sont troublantes tellement elles sont l'exacte répétition de ce qu'il s'est passé il y a cinq ans. Mais cette fois-ci, c'est pour passer à 23 euros. Le but est explicitement de peser sur la campagne présidentielle, pour que le gouvernement pousse les caisses à revaloriser le montant de la consultation. Celles-ci sont bien évidemment reluctantes à toute augmentation, car c'est autant de dépenses supplémentaires que devra rembourser l'assurance maladie, alors que celle-ci est déjà en déficit depuis bien longtemps.
A l'heure où l'on ne parle que de faire des économies en matière de dépenses de soin, que l'on fait payer aux patients des franchises et qu'il paye de plus en plus de taxes pour tenter de rééquilibrer les comptes, que le remboursement de certains médicaments sont revus à la baisse, le but serait d'augmenter consciemment les dépenses de façon uniforme pour l'ensemble des médecins généralistes ? Il faut certes remarquer que l'ampleur de la revalorisation, si elle parait importante, l'est moins lorsque l'on fait le calcul pour comprendre quelle hausse annuelle moyenne cela représente en fin de compte. Mais il reste que le principe d'augmenter les dépenses de façon conséquente alors qu'il y a déjà un douloureux déficit est mal compris. C'est censé être la contrepartie des efforts faits par les médecins pour réduire justement les dépenses de santé, mais on peut s'interroger sur le besoin de mettre une motivation financière au soucis d'économie. D'une manière plus générale, il peut paraitre surprenant qu'une profession admirée pour ses efforts pour la santé des autres apparaisse très intéressée par sa rémunération. Certains répondent à ce type d'objection en disant que les médecins travaillent énormément, ce qui est vrai, et qu'ils ont fait de très longues études. On peut toutefois imaginer qu'ils savaient ce qui les attendait lorsqu'ils faisaient ces études. En outre, il faut remarquer qu'il n'y a pas vraiment de métier dans lequel neuf années d'études payent davantage que la médecine (même si les spécialistes gagnent davantage évidemment que les généralistes, et motive dans un sens l'actuelle revendication).
Ces négociations peuvent donc laisser un gout étrange dans la bouche des observateurs. Comme chaque question de budget, c'est une affaire de priorité. Les médecins généralistes doivent être valorisés, mais l'augmentation du tarif de leur consultation ne doit pas forcément dépasser l'inflation pour commencer. Ensuite, il serait plus opportun de trouver des façons de différencier la rémunération en fonction de certains critères. Par exemple, certaines localités rurales sont en déficit de médecins généralistes justement, alors qu'ils sont très représentés dans la région parisienne et sur la côte d'azur. Ne pourrait on pas récompenser en priorité ceux qui font le choix de carrières moins enthousiasmantes à première vue ? Vu les efforts demandés aux patients, il ne parait pas innoportun d'en demander également aux praticiens.
A l'heure où l'on ne parle que de faire des économies en matière de dépenses de soin, que l'on fait payer aux patients des franchises et qu'il paye de plus en plus de taxes pour tenter de rééquilibrer les comptes, que le remboursement de certains médicaments sont revus à la baisse, le but serait d'augmenter consciemment les dépenses de façon uniforme pour l'ensemble des médecins généralistes ? Il faut certes remarquer que l'ampleur de la revalorisation, si elle parait importante, l'est moins lorsque l'on fait le calcul pour comprendre quelle hausse annuelle moyenne cela représente en fin de compte. Mais il reste que le principe d'augmenter les dépenses de façon conséquente alors qu'il y a déjà un douloureux déficit est mal compris. C'est censé être la contrepartie des efforts faits par les médecins pour réduire justement les dépenses de santé, mais on peut s'interroger sur le besoin de mettre une motivation financière au soucis d'économie. D'une manière plus générale, il peut paraitre surprenant qu'une profession admirée pour ses efforts pour la santé des autres apparaisse très intéressée par sa rémunération. Certains répondent à ce type d'objection en disant que les médecins travaillent énormément, ce qui est vrai, et qu'ils ont fait de très longues études. On peut toutefois imaginer qu'ils savaient ce qui les attendait lorsqu'ils faisaient ces études. En outre, il faut remarquer qu'il n'y a pas vraiment de métier dans lequel neuf années d'études payent davantage que la médecine (même si les spécialistes gagnent davantage évidemment que les généralistes, et motive dans un sens l'actuelle revendication).
Ces négociations peuvent donc laisser un gout étrange dans la bouche des observateurs. Comme chaque question de budget, c'est une affaire de priorité. Les médecins généralistes doivent être valorisés, mais l'augmentation du tarif de leur consultation ne doit pas forcément dépasser l'inflation pour commencer. Ensuite, il serait plus opportun de trouver des façons de différencier la rémunération en fonction de certains critères. Par exemple, certaines localités rurales sont en déficit de médecins généralistes justement, alors qu'ils sont très représentés dans la région parisienne et sur la côte d'azur. Ne pourrait on pas récompenser en priorité ceux qui font le choix de carrières moins enthousiasmantes à première vue ? Vu les efforts demandés aux patients, il ne parait pas innoportun d'en demander également aux praticiens.