Le juste prix d'une consultation
Par xerbias, dimanche 4 mars 2007 à 22:47 :: General :: #116 :: rss

A l'heure où l'on ne parle que de faire des économies en matière de dépenses de soin, que l'on fait payer aux patients des franchises et qu'il paye de plus en plus de taxes pour tenter de rééquilibrer les comptes, que le remboursement de certains médicaments sont revus à la baisse, le but serait d'augmenter consciemment les dépenses de façon uniforme pour l'ensemble des médecins généralistes ? Il faut certes remarquer que l'ampleur de la revalorisation, si elle parait importante, l'est moins lorsque l'on fait le calcul pour comprendre quelle hausse annuelle moyenne cela représente en fin de compte. Mais il reste que le principe d'augmenter les dépenses de façon conséquente alors qu'il y a déjà un douloureux déficit est mal compris. C'est censé être la contrepartie des efforts faits par les médecins pour réduire justement les dépenses de santé, mais on peut s'interroger sur le besoin de mettre une motivation financière au soucis d'économie. D'une manière plus générale, il peut paraitre surprenant qu'une profession admirée pour ses efforts pour la santé des autres apparaisse très intéressée par sa rémunération. Certains répondent à ce type d'objection en disant que les médecins travaillent énormément, ce qui est vrai, et qu'ils ont fait de très longues études. On peut toutefois imaginer qu'ils savaient ce qui les attendait lorsqu'ils faisaient ces études. En outre, il faut remarquer qu'il n'y a pas vraiment de métier dans lequel neuf années d'études payent davantage que la médecine (même si les spécialistes gagnent davantage évidemment que les généralistes, et motive dans un sens l'actuelle revendication).
Ces négociations peuvent donc laisser un gout étrange dans la bouche des observateurs. Comme chaque question de budget, c'est une affaire de priorité. Les médecins généralistes doivent être valorisés, mais l'augmentation du tarif de leur consultation ne doit pas forcément dépasser l'inflation pour commencer. Ensuite, il serait plus opportun de trouver des façons de différencier la rémunération en fonction de certains critères. Par exemple, certaines localités rurales sont en déficit de médecins généralistes justement, alors qu'ils sont très représentés dans la région parisienne et sur la côte d'azur. Ne pourrait on pas récompenser en priorité ceux qui font le choix de carrières moins enthousiasmantes à première vue ? Vu les efforts demandés aux patients, il ne parait pas innoportun d'en demander également aux praticiens.
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